CARNIVORE, VEGETARIEN, VEGAN : MODE D'EMPLOI

Quand on devient zéro déchet, on se pose forcément un jour ou l’autre la question 3 en 1 : « qu’est ce qu’il y a dans mon assiette, d’où ça vient, comment c’est fabriqué? ».

Et souvent, la réponse est, en gros « ça donne le cancer » (ah, chouette alors, j’adore ça !). Du coup on finit par devenir paranoïaque et manger des cailloux de l’Everest (ils sont moins pollués). Bon.

Mais comme sur Tiff in Lyon on est plutôt un club d’optimistes et que l’on préfère les tomates aux cailloux, je vais te donner quelques pistes pour que tu puisses faire ta transition alimentaire en douceur. Carnivore, végétarien ou vegan : voici le mode d’emploi.

 

Je mange de la viande, c’est mal ?

Si tu t’interroges sur le zéro déchet ou sur ton bien-être en général, tu as probablement déjà abordé le sujet juteux de la viande. Faut-il oui ou non consommer de la viande, et si oui, comment limiter son impact (vous avez 3h) ? 

La viande est une industrie juteuse et fort saignante, coûteuse en eau (8% de la consommation mondiale), en terres agricoles (75% sont réservés à faire pousser les céréales pour nourrir ces bêtes, imaginez si on était tous végétariens !) et en vies animales. Souvent, les bêtes sont traitées comme des bêtes justement, et bonjour la souffrance. Je te laisse voir cette vidéo au titre croustillant qui t’expliquera ça mieux que moi : "Quand la boucherie, le monde pleure".

En plus de son impact désastreux sur la planète, la viande industrielle est souvent bourrée d’additifs, d’extraits de romarin (comprendre : antioxydant extrait de poudre de romarin grâce à des solvants chimiques, aussi appelé E392) ou d’OGM. On retiendra donc que manger de la viande n’est pas forcément la chose la plus logique au monde lorsque l’on cherche à réduire son impact sur la planète ou à respecter les animaux (deux valeurs qui sont inhérentes au zéro déchet). Je ne suis personne pour te dire que c’est mal, mais la vidéo pourra au moins te faire réfléchir. « Prends toi en main, c’est ton destin » comme disaient les Inconnus.

Je deviens flexitarien ou végétarien

Avant de te priver totalement de saucisson et de steak, tu peux y aller pas à pas. Mais pas de frustration au programme ! Au restaurant, prends des légumes, une pizza, ou du poisson sauvage. Tu peux remplacer tes rations de protéines par des pois ou haricots rouges, des brocolis, des champignons, ou du tofu mais pense à acheter local ! Le mieux, c’est de tester les multiples recettes du super bol, avec des légumes bio ou de l’agriculture raisonnée. On en trouve au marché et c’est moins cher qu’au supermarché, et surtout bien meilleur. 

Le super bol qui sauverait un végétarien pas convaincu

Le super bol qui sauverait un végétarien pas convaincu

Une habitude se prend ou se perd en 20 jours. Donc en réduisant ou remplaçant tes portions carnivores, tu auras moins besoin de viande rouge, et ton corps aura de plus en plus de mal à la digérer (bonjour les prouts). Tu peux donc devenir -ou demeurer- flexitarien, avant de passer peut-être un jour végétarien, même si ce n’est pas une fin en soi.
Le flexitarien, c’est celui qui mange de la viande de temps en temps pour le plaisir, disons une fois par mois, ou moins. Le mieux à ces rares occasions est de privilégier la viande de petit producteur que l’on trouve au marché ou chez un bon boucher du coin. La viande y sera bien meilleure, et les bêtes sûrement mieux traitées. 

 

Vegan or not vegan ?

Deuxième point de la dissertation : les zéro-déchetistes sont-ils tous vegan ? 

De végétarien à vegan, il n’y a qu’un pas, mais quel pas ! Si le végétarien choisit de ne plus manger d’animaux (viande, et souvent poissons), le végétalien, lui, choisit de ne plus consommer de produits issus d’animaux. La nuance est faible, et pourtant. Le vegan ne consomme ni oeufs, ni miel, ni cuir, ni laine, ni sushis, ni lait bref tu as compris, RIEN qui ne provienne des animaux.
Tu peux aussi décider de devenir paléo et faire comme les hommes de Cro-Magnon. C'est ton choix je te dis. Le zéro-déchetiste, tant qu'il se pose les bonnes questions, a le choix parmi tout un tas de pratiques alimentaires :

Healthy Student

Healthy Student


Pourquoi devenir vegan ? Parce que malheureusement, aujourd'hui, la plupart des produits à base de produits animaliers sont obtenus avec des pratiques peu glorieuses. Que ce soit les tests sur animaux pour les médicaments ou cosmétiques (pratique étrange car nous sommes des humains, pas des souris), l'arrachage de poils de lapins angoras, le chemin obscur des élevages exigus aux abattoirs morbides, la sur-pêche... tu as pléthore de bonnes raisons pour partir en courant

lapin_ vegan

Fuir me semble normal dans ces conditions. Je te passe les liens vers les documentaires sur les exploitations animalières citées plus haut, pour éviter le gore. On se focalise sur les idées qui donnent la patate.

Devenir vegan c’est faire un choix drastique, qui peut être contraignant. Pour ta maman et les gens chez qui tu vas dîner qui auront peut-être du mal à s'adapter (mais ça s'apprend), mais aussi pour ton choix de vêtement qui va se limiter du coup aux matières végétales parfois très polluantes, ou synthétiques. Exit les pulls en cachemire et les manteaux en laine.

bye-bye la laine - trouvé sur Pinterest

bye-bye la laine - trouvé sur Pinterest

Ne pas exploiter les animaux mais porter une polaire et un imper en polyester issus d’hydrocarbures, non recyclables ? C'est un choix ; mais peut-être pas un choix zéro déchet. Ce qu'il faut, donc, pour être vegan zéro déchet, c'est bien choisir ses matières. Le lin ou le chanvre par exemple, ont des propriétés proches de la laine. En revanche, c'est plus rare et cher à débusquer que du polyester, soyons bien d'accord. Et comme tu galères peut-être déjà un peu pour te lancer dans le zéro déchet, attends un petit peu avant de devenir vegan si vraiment tu en as envie. Pour aller plus loin, voici le lien vers l'article d'Antigone XXI sur les matières chaudes, éthiques et écolos.

J’avais commencé à en dire plus sur le sujet des convictions qui mènent au veganisme mais je suis repartie dans un article à part... J’ai donc décidé d’écrire tout un article consacré au veganisme, pour mieux aller dans le fond du sujet. On en parle après le repas. Oops.

En attendant, ça te laisse le temps de réfléchir à ton prochain menu.