ILLUMINATIONS

En ce moment j’ai comme des illuminations. Cette sensation de clarté dans ma tête, une fluidité d’écriture. Des pièces de puzzle qui s’imbriquent et relient des bribes d’intuitions et créent des images véritables, qui font enfin sens.

Il y a d’abord les sociétés matriarcales d’avant la domination patriarcale et ce qu’elles représentent : l’égalité des sexes, le partage, la paix. Comme un espoir auquel se raccrocher et dont on a tellement à apprendre, à commencer par les reconnaître vraiment. Cela met une certaine distance entre les mœurs de notre société actuelle, pleine d’héritages paternalistes que je peux mieux comprendre et refuser, et celle que nous pourrions construire en changeant de prisme de pensée. Féminicides, domination d’un sexe sur l’autre, place de la femme dans la société, émancipation sexuelle, répression religieuse, système pyramidal... bien d’autres questions que j’avais sondées depuis quelques années déjà et qui prennent une nouvelle dimension.

Et puis il y a forcément le culte de la déesse mère qui apparaît comme une suite logique car vénéré par les sociétés matriarcales : l’archétype du serpent, l’eau matricielle originelle, l’œuf, le chaudron sacré, la Yoni... Images issues de la vénération de la lune, satellite qui nous a donné la mesure du temps, la parole, l’écriture, et a fondé nos croyances. Je lis sur ces déesses mères et leur puissance, leur symbolisme et leurs rôles dans les sociétés, pour tenter de remonter à l’origine du culte, sur les traces des premières pensées. Et ces pensées sont à la fois Femmes et Hommes, dualité sacrée, complémentarité créatrice. Et plus je lis sur ces textes et symboles originels plus j’ai l’intuition qu’ils détiennent LA vérité. Celle qu’on a oubliée, en écrasant l’intuition, le païen, les femmes, tout ce qui touchait au sacré d’avant ces hommes qui ont réécrit les religions monothéistes à leur sauce, pleine d’égo et de frustrations.

En suivant ce parcours, je me plonge dans l’analyse et la relecture du texte sacré de la Bible par Annick de Souzenelle qui vient lier tout ça comme une béchamel. Elle explique le caractère divin de l’humain, invité à plonger en lui (dans son jardin d’Eden, duquel nous avons été détournés) et plus précisément dans ses ténèbres pour unir en des noces sacrées ses deux polarités masculines et féminines -thèmes que l’on retrouve bien sûr dans l’Alchimie (comme le serpent et la lune)- et s’accomplir dans l’extase, en tant qu’être divin, pour faire mûrir le fruit de la connaissance. Elle parle aussi des erreurs de traduction de la Bible sur lesquelles se sont appuyées les croyances religieuses qui ont donné lieu aux dérives sur lesquelles ont été bâties les sociétés paternalistes monothéistes : culpabilité de la femme, désacralisation de la sexualité, besoin des hommes de sauver veuves et orphelins -pris au pied de la lettre au lieu d’être saisis dans leur sens initiatique symbolique.

Cela rejoint alors ici mes lectures sur les origines du tarot et ses symboles, riches en éclairages sur tous ces thèmes. L’œuf, la vierge mère, la lune, le serpent etc, thèmes évidemment originels et donc communs à une grande partie de l’humanité. Comme un héritage de ces sociétés matriarcales originelles.

Sans oublier mon éclairage récent sur le fait que les bâtisseurs de mégalithes, moaïs et autres monuments de pierres érigés étaient issus de civilisations matriarcales. Ces pierres n’étaient pas des symboles masculins comme on l’entend aujourd’hui (des bites dressées, disons-le avec l’ego de l’homme moderne), mais la représentation des ancêtres qui venaient se réincarner via les femmes prêtresses lors de cérémonies. Symboles de la verticalité de l’homme divin et un dans sa dualité, épée à doubles tranchants : à la fois homme & femme. Et puis bien sûr ces pierres étaient alignées avec les étoiles, solstices et équinoxes, markers du temps, des saisons, du cycle de la vie, célébrant les noces de la lumière et des ténèbres, des éléments, en somme de la lune, et de la vie.

Une grande partie des mystères architecturaux restant peuvent, je pense, être compris en changeant de prisme et en contemplant le réel du point de vue du fonctionnement des sociétés matriarcales. En mettant la paix, le partage, la prospérité et surtout le sacré de la Vie au cœur des motivations de ces constructions monumentales érigées depuis des siècles, et non la mégalomanie des hommes du présent.

PS : Je ne sais toujours pas quoi penser des grandes pyramides mais il paraît évident qu’elles sont un peu plus qu’un truc pointu... Surtout quand on prend en considération le fait que la grande pyramide était recouverte d’un revêtement blanc qui la rendait étincelante et que lors des équinoxes et des solstices, deux de ses huit faces (chaque face est coupée en 2) s’illuminent l’une après l’autre en un flash (c’est le phénomène d’apothème). Pour célébrer symboliquement l’union des deux faces de l’homme, la victoire des ténèbres sur la lumière, brillant ensemble plus fort que jamais lorsqu’elles s’épousent ? Ça… c’est une autre enquête en cours.